Concert Enoch Arden

  
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vous invite au concert


le jeudi 4 février à 20h30

Enoch Arden

Jean Claude Henriot
Jean-Claude Henriot
Raphael Henriot
Raphaël Henriot

Entrée libre sur réservation : bsb-invit@listes.univ-paris3.fr




George Goodwin Kilburne Enoch ArdenEnoch Arden, aquarelle de George Goodwin Kilburne, 1924 / Wikimédia


Présentation


Enoch Arden est un long poème qu'Alfred Tennyson (1809 – 1892), poète officiel de la Reine Victoria, publia en 1864. Relatant sur près de trente ans la destinée et les amours de trois personnages (Anna Lee, la plus jolie fille du village, Philippe Ray, le fils unique du meunier, et Enoch Arden, un pauvre orphelin que laissait un père matelot naufragé), ce poème « chrétien, patriote et romantique à la fois », acquiert dès sa parution un statut hors-norme dans la littérature anglo-saxonne : il fera l'objet, dès 1908, d'une adaptation cinématographique par l'un des pionniers du cinéma américain D. W. Griffith, et sa notoriété était telle que c'est du nom de son personnage principal que les produits de beauté Elizabeth Arden tirent leur appellation.

Parmi son enviable postérité figure la mise en musique du compositeur allemand Richard Strauss sous la forme d'un mélodrame – texte déclamé sur un accompagnement musical. Daté de 1897, il appartient à la période des grands poèmes symphoniques. Il a été composé sur la traduction allemande d'Adolf Strodtmann à l'attention du comédien, Ernst von Possart, ami du musicien, pour le remercier de l'avoir aidé dans l'obtention du poste de directeur musical de l'Opéra de Munich. Bien que l'ayant créé en compagnie du dédicataire, Richard Strauss l'aurait par la suite taxé d'oeuvre « sans valeur » mais il prit tout de même la peine de le faire éditer et de lui donner un numéro d'opus (n°38). Il s'agit d'une composition inhabituelle pour le grand maître du poème symphonique et de l'opéra, même si l'on y retrouve quelques-unes de ses figures préférées : une partition écrite de façon très orchestrale, un usage soutenu des leitmotivs, une musique parfois presque illustrative.

Jean-Claude et Raphaël Henriot ont commencé à travailler sur Enoch Arden début 2015, désireux de collaborer sur un projet ambitieux – le père est pianiste, son fils comédien. Méconnu et très rarement donné en France, le mélodrame est présenté dans une nouvelle traduction, et une mise en scène volontairement sobre. Le spectacle se veut une épure, un retrait maximum des interprètes derrière leur sujet, derrière leurs textes respectifs, derrière Strauss et Tennyson, derrière le raffinement des mélodies musicales et poétiques et le sublime des harmonies du piano ou des passions.




Les auteurs


Alfred Tennyson (1809-1892)

Alfred Tennysonbarre blancheNé dans le Lincolnshire d'un père recteur, Alfred Tennyson entreprit en 1828 au Trinity College de Cambridge des études que la mort de son père en 1831 devait l'obliger à laisser inachevées. La publication de son premier recueil, Poèmes surtout lyriques, en 1830, fut un très grand succès populaire. Malgré des critiques sur leur caractère trop sentimental, elle attira l'attention sur lui des plus célèbres auteurs de l'époque. Après le choc de la mort brutale de son ami de jeunesse, Arthur Hallam, en 1833, à qui il devait dédier un recueil In memoriam A.H.H., et la parution de The Lady of Schallot, Tennyson cessa de publier pendant 10 ans. En 1850, il succéda à William Wordsworth au titre de poète lauréat (poète officiel de la cour) qu'il occupa jusqu'à sa mort en 1892. Fait Baron en 1884 et donc pair du royaume par la reine Victoria qui l'admirait beaucoup, il continua d'écrire jusqu'à plus de 80 ans. Parmi ses oeuvres les plus célèbres figurent La Charge de la brigade légère, dédiée aux soldats britanniques morts pendant la guerre de Crimée (1854) et Enoch Arden (1864).

Richard Strauss (1864-1949)

Richard Straussbarre blancheAvec une quinzaine d'opéras à son catalogue dont quelques-uns, comme Salomé, Elektra ou Le chevalier à la rose, sont devenus des pièces de répertoire, Richard Strauss peut à juste titre être considéré comme un des plus grands compositeurs d'opéras du 20e siècle. Sa production lyrique ne doit pas toutefois occulter une oeuvre multiple où le poème symphonique et les Lieder occupent une place de choix. La double influence de Wagner et de Mozart et sa passion pour les voix féminines font de son oeuvre une des plus originales de son époque, à mi-chemin entre néo-classicisme et avant-garde.




Les interprètes


Jean-Claude Henriot

Jean Claude Henriotbarre blancheNé en 1948, Jean-Claude Henriot a été formé au Conservatoire national supérieur de Paris, où il a bénéficié des conseils d'Yvonne Lefébure et d'Olivier Messiaen. Attiré par la musique de chambre, il entame dans les années 70 avec le clarinettiste Michel Arrignon une collaboration qui les conduira à fonder le Quatuor Olivier Messiaen, avec lequel ils enregistrent, sous la direction du compositeur, une version du Quatuor pour la fin du temps qui fait toujours référence.
Son intérêt pour la musique du 20e siècle se concrétise par de nombreuses collaborations avec l'Ensemble Intercontemporain, l'Ensemble Aleph avec qui il a enregistré La Rose des Vents de Mauricio Kagel, et la création du Troisième Trio de Kagel avec Christophe Roy et Noëmi Schindler.
Debussy et Beethoven constituent ses deux autres influences principales. Il a consacré au second deux disques : l'un dédié aux Variations Diabelli, salué par la critique comme le troisième meilleur enregistrement de l'histoire de l'oeuvre, et l'autre plus récemment proposant un programme composite (Andante favori, Bagatelles opus 119 et 126, 32 variations en ut mineur, Fantaisie opus 77). Passionné de bridge (dont il fut champion de France amateur), de peinture et de tennis, Jean-Claude Henriot a également côtoyé le monde de la danse contemporaine lors de collaborations régulières avec plusieurs compagnies (parmi lesquelles El Colegio del Cuerpo, basé en Colombie), et a aussi participé à des spectacles mêlant littérature, théâtre et musique.

Raphaël Henriot

Raphael Henriotbarre blancheNé en 1989, Raphaël Henriot a débuté le théâtre à l'âge de dix ans, en suivant l'enseignement de François Colombo. Également élève de Christian Gonon au conservatoire d'Antony en 2005 et 2007, il entre au Cours Florent après des études de lettres, et obtient son diplôme en 2012.
Membre de « Juste Avant La Compagnie » depuis 2010, il a collaboré à plusieurs de leurs spectacles, notamment Souviens-toi de tes plaisirs (Galand, 2011) et Macbeth (Shakespeare, 2014), tous deux mis en scène par Lisa Guez. Il a également été à la source d'autres créations, en écrivant, mettant en scène et interprétant Les Nuits avec Lola Cambourieu (2013). Intéressé depuis toujours par la musique, Raphaël Henriot a pratiqué le piano pendant plus de dix ans, et s'est fait une spécialité, depuis quelques années, de participer à des spectacles musicaux, tels Momo (Pacal Dusapin, 2012), Histoire du Soldat (Ramuz-Stravinski, 2013) ou Enoch Arden (Tennyson-Strauss, 2015).
Romancier, critique d'art et blogueur, passionné de cinéma, de football et de cyclisme, il consacre de nombreux écrits à ses sujets de prédilection.